Bébé ne veut rien manger d’autres que des pâtes : au secours !

Bébé ne veut rien manger d’autres que des pâtes : au secours !

Vous passez plus de 3/4 d’heures à la cuisine, rien que pour son assiette et bébé n’en veut pas. Il ne veut rien manger d’autre que des pâtes. Le reste non. Des spaghettis, des tortellinis, des coquillettes, des pâtes en forme de lettres.

Vos lentilles, purée de pomme de terre, il n’en a rien à faire et vous manifeste clairement qu’il n’y touchera pas. Vous insistez, vous vous énervez, vous le suppliez, vous faîtes la danse du ventre, vous chantez des chansons, inventez des jeux, rien n’y fait.

Pâtes midi et soir, 7 jours sur 7, mais comment est-ce possible ?

Nous vous déconseillons de vous plier à son rythme et à sa dictature alimentaire en ne faisant que des pâtes. Lorsque bébé intégrera la cantine, lors de sa première année de maternelle, vous regarderez le menu proposé par l’école et vous sourirez. Salade de riz et thon, petits pois, carotte, julienne de légumes, gratin dauphinois. Impossible, mon bébé ne mangera pas ça.

Détrompez-vous ! Peut-être que ce régime de pâte qu’il vous impose pour son assiette, ce n’est que pour vous qu’il le réserve.

Nous vous conseillons de diversifier sa nourriture, il n’en veut pas, ne vous inquiétez pas cela ne durera qu »un temps, parfois même 15 minutes. Il ne vous faudra pas plier et soyez rassuré, il ne se laissera pas mourir de faim.

Comme le mentionne Claire Levenson dans son article, Gill Rapley, infirmière britannique, a publié le livre « La diversification menée par l’enfant » en 2008. Sa motivation pour écrire ce livre : « dire aux parents d’arrêter de nourrir leurs bébés à la petite cuillère, et ce, dès 6 mois. Cette technique permet à l’enfant de prendre plus de plaisir à manger. »

Dans l’univers de l’alimentation autonome, selon cette infirmière, il suffit de faire confiance aux instincts de bébé, de le laisser s’exprimer et de ne pas lui imposer de notions arbitraires de propreté et d’ordre. Même avec une dent, bébé a les capacités pour dévorer des quartiers de pomme crue ou des cuisses de poulet. Nombreux sont les parents britanniques séduits par ces thèses anti-bouillie, et il existe déjà à Londres plusieurs cours pour apprendre les principes de cette alimentation autonome. Les Canadiens et les Américains s’y mettent aussi, alors que les Français sont pour l’instant moins adeptes.

Si votre petit se recouvre entièrement de lasagnes sans en avoir mangé une, ce n’est pas si grave, car selon Gill c’est une découverte sensorielle. Les pédiatres recommandent en général d’introduire des aliments solides en plus des liquides, pour que l’enfant apprenne à mâcher et à avaler les morceaux. Le bébé va commencer progressivement à essayer de se nourrir lui-même. Historiquement, l’idée de faire manger fruits et légumes à des bébés est récente dans les pays occidentaux. Autrefois, la tradition consistait davantage à le nourrir avec des bouillons et des bouillis de céréales. Donner la cuillère peut être aussi parfois associé au conflit et au stress.

Pour résumer, d’un côté, il y a une espèce de gavage forcé de bouillies fades, et de l’autre, un bébé qui découvre avec joie les textures, les goûts et les odeurs en développant son autonomie et sa confiance en soi.

De nombreuses familles sont modérées dans leurs pratiques de la diversification menée par l’enfant, et introduisent parfois un peu de purée. Mais il y a aussi les extremistes anti-bouillie, certainement radicalisés par deux études récentes qui mettaient en avant la possible corrélation entre bébé nourri à la cuillère et l’obésité. Les gros titres de la presse donnaient l’impression que les bébés accros à la compote étaient condamnés à un surpoids.

Une question nous effleure l’esprit, à nous les parents : Si notre petit miracle devait choisir du haut de ses 6 mois sa nourriture, ne voudrait-il pas être entièrement autonome et décider de ce qui est bon pour lui/elle et ne l’est pas, avant même d’atteindre ses 5 ans ?